Léopold Pietton, Assemblages, techniques mixtes.
Léopold Pietton
Artiste peintre,Assemblages, techniques mixtes.
13 rue Edouard Flament
59610 FOURMIES
Port. : 06.38.65.71.10
pietton.leopold@gmail.com
Entre assemblages, collecte et collection, mon travail s’inscrit dans une lignée proche de celle des Cabinets de Curiosité ou des Wunderkammern germaniques. C’est un microcosme qui s’étend là, comme enfermé dans des cadres, des vitrines ou exhibés sur de socles. En silence, il s’affaire à poser des questions insolvables, à chercher des réponses impossibles… S’il est silencieux, il en est pour le moins bavard. Il s’inquiète du temps qui passe, interroge les Hommes, leurs identités, leurs croyances, leurs savoirs ou leurs cultures en devenir. Dans une poétique du « curieux », il classe, organise et associe les traces livrées par le visible. Peut-être est-ce là un moyen de lutter contre la fragilité, la disparition ou bien l’oubli… L’image devient le vestige d’une présence fantomatique qu’il s’agit, pour un instant, de faire ressurgir.
« En art, et en peinture comme en musique, il ne s’agit pas de reproduire ou d’inventer des formes, mais de capter des forces » disait Deleuze. L’émerveillement que suscite une tôle rouillée, ses variations de textures et de couleurs, la découverte d’une vieille carte postale ou d’un écrin que le temps à porté jusque dans les paumes de mes mains, l’attraction énigmatique pour un coquillage oublié dans le fond d’une boite poussiéreuse; tous ces petits moments de découverte participent activement à cette captation. Si ces différentes collectes ne sont pas directement réinjectées au sein de mon travail, elles contribuent à l’élaboration d’une pensée fantasmée du monde et façonnent la manière dont il est possible de me saisir, à travers une palette de formes, de matières et de couleurs, mon identité expressive.
Classés dans des caisses, des cartons ou des pochettes, ces collections invisibles viendrons par la suite nourrir mon vocabulaire plastique et mon répertoire singulier. Je ne cherche que très rarement à définir la provenance et l’histoire exacte d’une acquisition mais plutôt à en renouveler le contenu en passant par sa dimension affective et inspirante. Le fait de préserver, de transformer, de reconstruire, d’organiser, de disséquer, de déformer ou encore de détruire l’existant nous assure un lien émotif particulier avec l’environnement matériel qui caresse notre existence. C’est la mémoire, dans sa troublante opacité qui est ici touchée, tant dans sa persistance que dans sa fragilité.
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